Présentation du moustique : détails, informations, anatomie, reproduction, proies et prédateurs...
Tout savoir sur le moustique et son dossier criminel...
Pourquoi le moustique a toujours été l'ennemie de l'homme ?
Le moustique… cette agaçante petite bestiole qui a la fâcheuse tendance de gâcher nos pique-niques, nos soirées romantiques à la belle étoile, nos parties de pêche, nos randonnées, nos veillées au feu de bois, nos nuits d’été…
Il s’acharne a bourdonner dans nos oreilles, telle une alarme de réveil sans bouton « off ». Et nous voici à agiter les bras comme des publicités gonflables devant des succursales automobiles un jour de mistral !
Et en plus, il pique ! Et sa piqûre est même plutôt douloureuse ! Selon les régions du monde, cette piqûre peut d’ailleurs être une condamnation aux fièvres et à l’épidémie.
D’agaçant, le moustique passe au statut de dangereux. Et de gêne, il devient en fléau dans les zones infestées…
Vous verrez en France fleurir dans les jardins domestiques au printemps des hôtels à insectes, certes, car si les abeilles et autres coccinelles ont regagné l’estime du public du fait de leur importance pour l’écosystème, en revanche les moustiques restent des invités parfaitement indésirables.
D’où vient le moustique ?
En Mongolie, une légende raconte que dans les temps anciens, un terrible démon hantait les montagnes. Ce géant n’avait qu’un seul œil, une fourrure hirsute, partout il semait la terreur.
Lorsque le démon attrapait l’un des habitants, il le dépeçait et le dévorait. Les hommes faisaient de longs détours pour ne pas croiser son chemin. Un jour toutefois, un jeune chasseur inexpérimenté s’aventura sur son territoire.
Alors qu’il luttait pour sa vie entre les mains du terrible démon, il réussit à lui décocher une flèche dans l’œil. Au sol, le géant gisait. Le chasseur se dit alors qu’il fallait s’assurer que le démon ne revienne pas à la vie, et décida de le brûler.
Le bûcher finit par transformer le corps du démon en cendres, des milliers de petites étincelles et flammèches montant vers le ciel pendant que son corps se consumait.
Mais en retombant, les cendres se transformèrent et se mirent à piquer le chasseur, en formant un nuage qui perça son visage de milliers de petites brûlures.
On dit que c’est ainsi que naquirent les moustiques…
Les tout premiers moustiques
Plus près de la réalité et du milieu scientifique, le fossile le plus ancien de moustique jamais découvert est âgé de près de 95 millions d’années, à l’ère Paléogène.
Mais on s’accorde à dire qu’il existe depuis plus de 170 millions d’années. Ce qui signifie que le moustique existait déjà au temps des dinosaures, bien avant que les humains foulent ce sol.
Il se nourrissait alors des ancêtres de nos rongeurs, crocodiles et autres hippopotames. Rien de personnel dans cet antagonisme hommes/moustiques, donc.
Où vivent les moustiques ?
On trouve des moustiques partout où on trouve de l’eau stagnante (sauf en Antarctique).
La moindre flaque suffit à sa survie. Plus on se rapproche des pôles plus les moustiques deviennent saisonniers, donc rares.
Qu’on l’appelle moustique (de l’espagnol « mosquito » qui veut dire « petite mouche »), maringouin, moucheron ou cousin (un gros moustique tout à fait inoffensif)… le moustique reste le même diptère, dont on dénombre plus de 3500 espèces différentes.
Ces espèces sont surtout présentes en Afrique subsaharienne, Amérique du Sud et Asie du Sud.
Cependant, les déplacements de marchandises et de personnes qui se multiplient à la fois en volume, en fréquence et en distance, transportent avec eux ces moustiques.
C’est ainsi que les pays du Nord voient réapparaître des maladies autrefois éradiquées dans ces régions.
Le moustique tigre, par exemple, un Aedes de l’océan indien, porteur de la dengue et du chikungunya, a été repéré au sud de la France et en Italie en 2010, et devrait avoir conquis l’Europe fin 2030.
Les espèces dangereuses
Sur les 3523 espèces de moustiques divisées en deux grandes familles (Anophelinae et Culicinae) et 156 sous-espèces regroupées en « tribus » (Anopheles Meigen, Bironella Theobald, Chagasia Cruz, Toxorhynchites Theobald, Aedeomyia Theobald...), seules 80 espèces piquent les humains et seules quelques unes sont dangereuses pour les humains.
Les Anopheles (qui transmettent le paludisme).
Les Aedes (qui transmettent la dengue et fièvre jaune, le chikungunya).
Les Culex (qui transmettent la fièvre du Nil occidental et diverses encéphalites).
Les Eretmapodites (qui transmettent la fièvre de la vallée du Rift).
Les Mansonia (qui transmettent les filarioses).
Les plus récentes espèces de moustiques à avoir été identifiée sont le « moustique du métro de Londres » (Culex pipiens f. molestus) en 1944 et le Stegomyia pia, à Mayotte, en 2016.
Pourquoi le moustique est-il un tueur ?
Il est minuscule, pourtant il a l'anatomie d'un tueur. L'arsenal du moustique.
Espérance de vie du moustique
Une fois adultes, les moustiques ont une espérance de vie de 15 à 40 jours, excepté pour certaines espèces dont les femelles peuvent hiverner.
Prédateurs du moustique
Autres insectes, lézards, batraciens, poissons, araignées, libellules, chauve-souris, oiseaux…
Anatomie du moustique
Le moustique a 4 phases de développement au cours de sa vie : œuf, larve, nymphe(s) et adulte. Il ne devient aérien et donc capable de voler que dans la phase adulte de sa vie. Sa morphologie change considérablement dans ces diverses phases de développement.
Bourdonnement
Le « bzzzz » caractéristique des moustiques n’est émis que par les femelles (encore elles !) et permet aux mâles de les repérer, chaque espèce ayant sa propre fréquence.
Il est provoqué par les vibrations de leurs ailes. Le bourdonnement que les humains trouvent tellement agaçant (surtout la nuit lorsqu’ils cherchent le sommeil) est en réalité l’un des atours les plus séduisants des femelles aux sens de leurs congénères mâles.
Reproduction du moustique
En vue de l’accouplement, mâles et femelles forment un essaim, peu après le coucher du soleil, à quelques mètres du sol. Chaque femelle étant fécondée une seule fois pour toute sa vie.
Quarante-huit heures après la prise du repas de sang/protéines, les femelles fécondées déposent leurs œufs dans un nid de moustique en contact avec l’eau (tous les points d’eau possible, excepté mers et océans).
Tête du moustique
Reconnaître un moustique au premier coup d’œil :
Arsenal du moustique
Que mange le moustique ?
Contrairement au mythe largement répandu que le moustique serait un petit vampire assoiffé de sang humain, dont le seul objectif durant sa courte existence serait d’empoisonner la nôtre, le moustique est bien un insecte pollinisateur qui se nourrit de nectar (jus sucré) de fleurs !
Seules les femelles, au moment de la maturation des œufs de moustique, ont besoin des protéines contenues dans le sang et deviennent alors hématophages.
Les espèces anthropophiles (qui aiment piquer les humains) sont spécialement sensibles à l’acide lactique ou au sébum (odeurs de peau), à l’ammoniac (odeurs de sueur ou d’haleine), l’urine, les vapeurs d’alcool ou de parfum ou encore l’odeur d’une personne ayant consommé de la bière ou du fromage.
Les moustiques sont également sensibles à la chaleur et seront plus attirés par une personne avec une température élevée (donc malade...). Pendant la piqûre, la femelle injecte de la salive anticoagulante qui, chez l’humain, provoque une réaction allergique inflammatoire plus ou moins importante.
Les proies des femelles hématophages : oiseaux (90 %), rongeurs, grands mammifères, humains (8 %) reptiles et batraciens (2 %).
Un moustique peut absorber jusqu’à 3 fois son poids en sang. Il faudrait toutefois plus de 1 million et demi de piqûres en une seule fois pour que vous soyez vidé de votre sang !
Ceux qui aiment boire et faire la fête, vous serez prévenus
Des études ont montré des points communs entre les personnes les plus piquées par les moustiques : ce sont les buveurs de bière, les femmes enceintes et les personnes du groupe sanguin O.
Ces études ont également montré que l’odeur qui attire les femelles vers les humains qu’elles vont piquer était liée à la génétique : les jumeaux par exemple, peu importe leur alimentation, attirent de la même manière les moustiques.
Quand est ce qu'il y a le plus de moustique pendant l'année ?
Contrairement à une autre idée reçue, il n’y a pas de saison des moustiques. D’abord parce que d’une zone géographique à l’autre, les saisons ne sont pas les mêmes, et que d’une espèce à l’autre, les cycles sont décalés.
Plutôt que la saison, ce qui joue un rôle important c’est en réalité l’humidité. Car les œufs de moustiques ne peuvent être pondus que dans les zones ou se trouvent au minimum des flaques d’eau.
Quant à la chaleur, elle n’est pas si importante, car certaines espèces hibernent et sont capables de se mettre en « pause » s’il fait trop froid. On trouve du reste des moustiques en Islande et dans les zones froides. Même si les moustiques préféreront toujours les températures supérieures à 20 degrés...
Si on associe le moustique à l’été, c’est parce qu’en milieu urbain, on arrose son jardin l’été, et c’est là qu’on crée des eaux stagnantes et chaudes, particulièrement attirantes pour les moustiques.
Plutôt qu’une saison, c’est le cycle pluie (ou arrosage) + chaleur sans interruption (nuit et jour) dont il faut particulièrement se méfier. En France, effectivement, cela correspond aux « saisons » printemps et été.
Pourquoi le moustique est-il dangereux ?
En épidémiologie (étude de la transmission de maladies), on montre très souvent du doigt le moustique comme principal responsable des transmissions de maladies et parasites zoonotiques (qui passent de l’animal à l’homme).
Il serait à ce titre l’animal le plus dangereux du monde, à côté duquel requins, serpents, ours et crocodiles font de bien pâles outsiders. C’est un moustique vecteur de malaria (paludisme) qui serait venu à bout d’Alexandre le Grand...
Son territoire de chasse et la durée de vie du moustique ne cessent de s’étendre.
Pourtant, le moustique n’est pas le seul à véhiculer les maladies à notre espèce. Tous les acariens à vrai dire sont dangereux et présentent des risques sanitaires.
Les moustiques restent cependant l’ennemi désigné des organismes de santé publique et l’un des premiers vecteurs de maladies. Il fait près d’un million de victimes par année, rien qu’avec la malaria (paludisme).
Le moustique transmet :
C'est par son rostre (trompe buccale) qui lui sert à piquer que le moustique femelle transmet les pathogènes à l’être humain ou aux animaux. Les parasites sont aspirés avec le sang, stockés dans l’estomac du moustique, où ils se multiplient et migrent vers les glandes salivaires, qui contaminent l’hôte des prochaines piqûres.
> Alors, à quoi doit-on la conquête, bourdonnante et piquante, du moustique ?
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Les raisons de la menace
En France, on compte 65 espèces de moustiques endémiques. Pour le moment…
Car les migrations de marchandises et de personnes sont à l’origine de l’installation d’espèces aux 4 coins du monde, dans des zones dont ces moustiques ne sont pas du tout des représentants autochtones !
Ainsi, en 2019, la probabilité que le chikungunya se développe en métropole a considérablement augmenté par exemple !
Le moustique est effrayant à bien des titres, à cause justement de cette formidable capacité d’adaptation et d’acclimatation du moustique.
Alors que les populations humaines s’étendent et que les insectivores naturels sont en forte régression (reptiles insectivores, amphibiens, chauve-souris...), certaines espèces de moustiques se sont adaptées aux insecticides naturels, chimiques et techniques utilisés pour les endiguer.
Qu'est ce qui favorise le développement des moustiques ?
Certaines pratiques humaines qui ont également favorisé le développement des moustiques et des pathogènes qu’ils véhiculent dans certaines régions : eau stagnante, luminosité… transports de marchandises.
Autre cause de l’hégémonie du moustique : le dérèglement climatique. Les manifestations naturelles de ce dérèglement, telles que les tsunamis, cyclones, inondations... offrent davantage d’endroits pour pondre à ces micros prédateurs. Et à son tour le réchauffement favorise la croissance des larves de moustique et des épidémies de dengue, de paludisme, de Zika…
L’OMS annonce que 2 milliards de personnes pourraient être exposées à la dengue d’ici 2080, à l’échelle mondiale !
Peut-on éradiquer les moustiques ?
Au vu de la menace sanitaire et épidémiologique que représente le moustique, ne pourrait-on pas seulement l’éradiquer ?
Cela pose une série de questions complexes, écologiques et bioéthique.
D’abord, le moustique joue un rôle dans l’écosystème. C’est un insecte pollinisateur, qui a également un rôle à jouer dans la chaîne alimentaire. Le moustique nourrit d’autres espèces, produit de l’azote et ultimement fait partie de la biomasse.
Les larves de moustique, par leur activité, permettent de filtrer beaucoup d’eau et contribuent substantiellement à la bioépuration des eaux tout en fournissant des éléments essentiels à la croissance des plantes. Elles nourrissent également de nombreux poissons et batraciens.
Mais cela vaut pour les moustiques des zones rurales : la pollinisation ou le rôle du moustique dans les zones urbaines sont réduits à néant.
Ensuite, en tant qu’humains, nous devons questionner l’équilibre entre protection de la santé humaine et préservation de l’environnement. Une extinction programmée de toute une espèce (on appelle cela un specicide) a déjà été envisagée.
Si certains biologistes ou spécialistes de la bioéthique y sont farouchement opposés, d’autres ont réduit à 30 la liste des espèces de moustiques dont l’extinction programmée permettrait de sauver des millions de vies humaines sans pour autant rayer de la carte la diversité génétique des moustiques.
Important
La réalité est que la communauté scientifique à l’heure actuelle ne sait pas encore ce qu’il adviendrait si les espèces de moustiques venaient à disparaître complètement. Ni comment s’y prendre....
Mais plus vraisemblablement, la question ultime est la suivante : l’éradication du moustique est-elle seulement possible ? Selon de nombreux spécialistes, l’éradication totale du moustique est une utopie.
Ce qui nous fait réfléchir sur :
Un danger connu est parfois préférable à un danger dont on ne sait rien.
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