Démoustication : mise en place, prix, produits et dangers

Lorsque les moustiques deviennent un problème, c’est-à-dire dans les cas d’infestation ou d’épidémies, se protéger contre le moustique ne suffit plus.

Il faut passer à l’offensive et mettre en place un plan de démoustication pour se débarrasser (au moins temporairement) ou a minima diminuer la population de moustiques.

Guide de démoustication complet.

démoustication prix et mise en place

Qu’est-ce que la démoustication ?

On distingue deux types de démoustication : 

  • La démoustication particulier (démoustication jardin, démoustiquer sa maison…)
  • La démoustication décidée par les pouvoirs publics

Dans le premier cas, il s’agit de l’initiative d’un particulier à lutter contre les moustiques sur sa propriété.

Dans le second cas, il s’agit pour une commune, un département, une agence de santé publique ou tout autre organisme public de déclencher une série de mesures de lutte antivectorielle pour faire face à un foyer épidémique.

Dans les deux cas, c’est une stratégie de désinsectisation à grande échelle qui intervient lorsqu’il y a vraiment une infestation de moustiques. C’est-à-dire qu’on ne peut pas parler de démoustication contre une poignée de moustiques qui gâche vos soirées d’été, mais bel et bien lorsqu’il est devenu impératif de mobiliser un ensemble de moyens pour réduire un ou plusieurs vecteurs de maladies bactériennes, virales ou de parasitoses. 

Le principal objectif de la démoustication est de : 

  • Contenir et vaincre l’épidémie vectorielle, le cas échéant
  • Détruire les gîtes larvaires des moustiques pour que les adultes femelles ne soient jamais en âge de se nourrir

Quand faut-il recourir à une démoustication ? 

Les conditions de déclenchement d’une démoustication par les opérateurs des pouvoirs publics suivent généralement la chronologie suivante : 

  1. Les cas d’infections par vecteurs sont signalés aux organismes de santé par les médecins, puisque ce sont des maladies à déclaration obligatoire (MDO)
  2. l’Agence régionale de Santé déclenche une enquête épidémiologique
  3. Un ou plusieurs opérateurs publics, tels que l’EID démoustication, sont mobilisés par l’ARS pour des analyses sur place
  4. L’opération de démoustication est lancée
  5. En France, lorsque la présence du moustique tigre est avérée, l’ARS informe la Mairie
  6. La Mairie n’a pas l’obligation d’afficher publiquement qu’une opération de démoustication est en cours, mais doit informer les habitants individuels concernés de la réalisation du traitement par un flyer qui est déposé dans leur boîte aux lettres 24h avant la réalisation du traitement. 
  7. Les traitements adulticides sont réalisés la nuit

En ce qui concerne la lutte antimoustique ou démoustication d’un particulier sans cas de maladie vectorielle (il y a obligation de les déclarer et ce sont alors lès pouvoirs publics qui prennent le relais le cas échéant), mais pour une simple question de confort et de nuisance non sanitaire, il appartient au particulier de décider à quel moment intervenir.

La saison typique de lutte contre les larves de moustique est la fin du printemps et le début de l’été en Europe continentale. Sur d’autres zones géographiques, cette période peut être étendue sur toute la longueur de la saison estivale et sur l’hiver. Voir toute l’année pour les zones tropicales.

Quel est le prix d'une démoustication pour particuliers ?

Pour les particuliers on estime qu’un devis de démoustication commence à 200 € pour une première visite de diagnostic et de mise en place de produits, jusqu’à 3000 € pour la démoustication d’un grand terrain.

Il est cependant très difficile de chiffrer une opération publique de démoustication (d’autant que dans les cas d’épidémies ce sont des dépenses qui sauvent des vies).

Déroulement d’une opération de démoustication 

Selon l’ampleur (démoustication chez un particulier ou zone de pandémie), les moyens mis en œuvre ne seront évidemment pas les mêmes.

Les stratégies de démoustication sont donc variables selon chaque cas de figure, selon l’espèce, selon le territoire, selon l’urgence et selon la saison.

On interviendra principalement sur la destruction de l’habitat larvaire, la protection physique de l’habitat humain, les biocides ou insecticides, chimiques et/ou biologiques.

  • Dispersion au sol de produits chimiques insecticides ou de biopesticides. Par pulvérisation à ultrabas volume depuis des véhicules (récemment on s’est mis à utiliser des drones) depuis la voirie. Les lieux non accessibles sont pulvérisés par des agents habilités et équipés. Attention : en cas de démoustication, on ne procède à des traitements adulticides (c’est -à -dire pour tuer les moustiques adultes avec des insecticides) que lorsque le risque de propagation épidémique est avéré. On ne recourt donc à une démoustication par insecticide que sur des périmètres très restreints.
  • Introduction de prédateurs naturels des moustiques (chiroptères, oiseaux insectivores, poissons insectivores dont Gambusia) 
  • Destruction de sites de ponte et d’habitats naturels (gîtes larvaires)
  • Destruction de zones humides par drainage et remblai dans certains cas particuliers, car cette méthode détruit l’habitat d’autres espèces.
  • Protection des habitations humaines (moustiquaires)
  • Lutte biologique : prédateurs, diffusion de molécules troublant les récepteurs sensoriels des moustiques, pièges à moustique, bornes antimoustiques…
  • La population est formée en porte à porte ou par distribution de flyers à certains bons gestes pour prévenir la présence de sites de ponte dans le jardin (soucoupe de fleurs, bassins, etc.).

La principale étape de la démoustication consistera à identifier l’espèce responsable de la nuisance. Les moyens de lutte contre le moustique tigre ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de la lutte contre le moustique culex. Les traitements sont également variables selon les espèces.

Si la démoustication est lancée par un particulier, la première étape consistera à faire venir sur place une société spécialiste de la désinsectisation pour faire un diagnostic et évaluer l’espèce de moustique incriminée ainsi que le déroulement des opérations à mettre en œuvre.

Vous l’aurez compris, la première étape est donc toujours d’identifier l’espèce de moustique à qui on doit faire face ainsi que sa dangerosité. Velux ou Anophèles, le plan sera différent.

Quel est le protocole de démoustication à respecter dans un lieu public ?

Il n’existe pas réellement de « protocole officiel » de la démoustication, mais plutôt un mode opératoire qu’il convient de respecter avant de lancer une opération de démoustication dans un lieu public.

Le traitement de démoustication doit être mené dans un délai de 24 heures à 5 jours, au maximum, après réception du signalement

  • Réception de la déclaration du cas suspect importé et demande de traitement par l’ARS
  • Détermination du ou des secteur(s) d’intervention
  • Repérage cartographique des lieux
  • Prospection, traitements anti larvaires préalables et, quand c’est possible, suppression physique de tous réservoirs d’eau stagnante inamovibles et des avaloirs pluviaux, à l’aide du bio-insecticide Bacillus thuringiens ser israelensis 
  • Information et recommandations prévisionnelles aux résidants avec les services municipaux
  • Envoi au Conseil général et à l’ARS du déroulé prévisionnel des opérations 
  • Traitement « adulticide » ultra bas volume 
  • Réalisation de traitements de lutte antivectorielle péri domiciliaires
  • Si nécessaire, deuxième traitement de lutte antivectorielle ultra bas volume

Explication de la démoustication par l’EID.

À qui faire appel pour une démoustication ?

En France, c’est l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen qui fait référence en matière de lutte antivectorielle contre le moustique.

Dans les cas d’épidémies de dengue, chikungunya ou Zika, c’est l’Agence régionale de Santé qui prendra le relais puisqu’il s’agit d’opérations de santé publique.

Chez les particuliers et hors zone endémique, les professionnels et entreprises de démoustication privées sont sollicités. On parle aussi parfois de « désinsectiseur » comme on parlait de dératiseur. Ce sont généralement des sociétés ou des groupes spécialisés dans la lutte antinuisible, du cafard au rat en passant par les moustiques.

Choisissez une entreprise agrée en démoustication (certification ou formation démoustication) validée par l’EID Méditerranée. Le Centre de formation en démoustication de l’EID dispense notamment des formations « Certibiocide » et « Certiphyto » ayant reçu la certification QUALIOPI.

 Les entreprises exerçant l’activité d’utilisateur professionnel ou de distributeur doivent se déclarer annuellement auprès du ministère chargé de l’environnement. 

demoustication traitement

Ce type de certification professionnelle en démoustication pour une entreprise vous apporte des garanties de maîtrise dans la manipulation de produits insecticides ainsi qu’un minimum de connaissances en matière de santé et de sécurité.

Même si ce type d’entreprises de démoustication est surtout développé dans le Sud, on en trouve désormais sur l’ensemble du territoire.

Demandez au professionnel de démoustication que vous contactez ces certifications (Agréments produits, Lutte de santé publique, Contrôle de la nuisance, Sites protégés Natura 2000…)

Top 3 des entreprises de démoustication pour particuliers

Les entreprises de démoustication sont composées de techniciens experts en désinsectisation (pour entreprises et/ou particuliers). Ils interviennent dans les jardins, les parcs, les piscines, et s’ils ont l’agrément, sur les bassins d’eau potable et rivières ainsi que les ERP.

Il est temps de faire appel à un professionnel de la démoustication si votre terrain est infesté de larves et que vous ne pouvez pas venir à bout seul des gîtes larvaires.

Certaines sociétés de démoustication sont également agréées pour la lutte contre le moustique tigre en cas d’épidémie locale.

Parmi les meilleurs professionnels spécialisés en démoustication : 

  • SARP démoustication (SHB désinsectisation) SHB est la filiale de désinsectisation de bâtiment du groupe SARP. Elle regroupe les activités de dératisation, désinsectisation, désinfection et hygiène de l’air de SARP. Les filiales de cette entreprise sont surtout présentes dans le pourtour méditerranéen, les régions de Nantes et de Lyon.
  • Biomaitris est la filiale de démoustication professionnelle et de traitement antimoustique d’Anticimex. La société est basée dans la région toulousaine et prend en charge les traitements contre les fourmis, la dératisation, et des interventions de traitement de démoustication en Haute-Garonne. Biomaîtris utilise certaines des solutions les plus innovantes du marché : approche préventive, nouvelles technologies, fumigation antimoustiques et solutions durables.
  • Sanipure est une entreprise de démoustication pour maisons et jardins de particuliers. Ses agences sont installées en Camargue, Provence, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Hérault, Gard, Ardèche, Isère et Rhône. Sanipure démoustication est agréée par le ministère de la Transition écologique pour des opérations de démoustication préventives ou curatives ainsi que pour la fourniture de matériel et produits de démoustication pour la maison.

Réglementation démoustication : que dit la Loi ?

La réglementation française encadre le domaine d’activité lié aux nouveaux nuisibles (frelons asiatiques, moustiques tigres, etc.) sur le territoire national.

Afin de s’assurer de la compétence, des professionnels de l’application des produits biocides et par exemple du port d’équipements de protection individuelle font l’objet d’un arrêté national relatif aux conditions d’utilisation et d’application des produits biocides par les entreprises concernées.

Les professionnels de la démoustication sont dans l’obligation de respecter cette réglementation.

Arrêté du 09/10/2013 relatif aux conditions d’exercice de l’activité d’utilisateur professionnel et de distributeur de certains types de produits biocides

Démoustication : dangers à prendre en compte

Si auparavant le moustique sur le territoire français était principalement une préoccupation économique (ne pas gâcher les vacances de plaisanciers), c’est devenu une préoccupation sanitaire (maladies) et environnementale (toxicité des produits chimiques utilisés).

Les principaux inconvénients de la démoustication, peu importe son échelle, sont : 

  • Le respect de l’environnement et l’impérieuse nécessité de rendre la lutte hypersélective pour ne pas nuire aux autres insectes ni aux animaux qui dépendent des moustiques pour leur alimentation (on parle aussi d’équilibre écosystémique)
  • Les limites de l’efficacité des produits utilisés
  • L’adaptabilité des moustiques qui développent des résistances croissantes aux produits
  • Les ressources financières, matérielles et humaines 
  • La toxicité globale des pesticides et insecticides

La réglementation sur la démoustication est sujette à de nombreuses et régulières passes d’armes entre laboratoires, pouvoirs publics, agriculteurs, écologistes… 

Le cadre législatif et réglementaire est en constante évolution notamment sur la liste des produits autorisés ou interdits, puis réautorisés ou interdits de nouveau…

La lutte chimique pour la démoustication pose en soi le problème de la résistance du moustique qu’elle ne fait que nourrir. On a donc tendance à se tourner de plus en plus vers la lutte biologique (prédateurs naturels, pièges à moustiques, etc.) bien que les laboratoires continuent de défendre leurs intérêts économiques.

Liste des produits utilisés via une démoustication professionnelle

Parmi les produits insecticides utilisés pour la démoustication, on retrouve l’ensemble des produits réglementaires Certibiocide et Certiphyto.

La liste des insecticides actuellement autorisés à la vente comprend 56 références dont :

  • Acide décanoïque
  • Acide octanoïque
  • Azamethiphos
  • Bendiocarbe 
  • Chrysanthemum cinerariaefolium, extraits
  • Cyanamide 
  • Cyanure d’hydrogène
  • Cyfluthrine 
  • Cyperméthrine 
  • Cyphenothrin 
  • Deltaméthrine)
  • Diazinon 
  • Dichlorvos 
  • Diflubenzuron 
  • Diméthylarsinate de sodium 
  • Dioxyde de carbone
  • Dioxyde de silicium, amorphe
  • Diphosphure de trimagnésium 
  • d -transtétraméthrine 
  • Empenthrin
  • Fipronil 
  • Flufenoxuron 
  • Geraniol
  • Hexaflumuron 
  • Imiprothrin 
  • Lambda cyhalothrine 
  • Margosa, extraits
  • Naled 
  • Perméthrine
  • Phosphure d’aluminium 
  • Piperonyl butoxyde 
  • Prallethrin 
  • Pyréthrines et pyréthroïdes
  • Tétraméthrine 
  • Thiaméthoxame 
  • Transfluthrine

Depuis le 1er janvier 2019, la vente des pesticides chimiques aux particuliers est interdite en France. L’utilisation et la manipulation de ces produits sont réservées aux professionnels agréés.