ou Dandy Fever, Fièvre polka, Coup de barre, Fièvre rouge, Fièvre des dattes, Fièvre des Indes…
Le virus de la Dengue est très semblable à celui de la Fiévre jaune et de la Fiévre du Nil occidental, avec lesquels elle peut facilement être confondue. La Dengue fait concurrence au paludisme pour le triste statut d’arbovirose virale la plus répandue dans le monde.
La Dengue est donc un virus de type fièvre hémorragique transmise à l’homme par les moustiques Aedes. Le principal responsable est Aedes Aegypti, mais Aedes Albopictus (le fameux moustique tigre) prend volontiers le relais. Le développement du moustique tigre et celui des épidémies de Dengue se juxtaposent.
C’est l’une des raisons pour lesquels on confond souvent Chikungunya, Fièvre jaune, Zika et Dengue : car le vecteur est le même et les zones concernées sensiblement les mêmes. Par ailleurs Dengue et Zika sont si proches génétiquement qu’il est difficile de les distinguer lors du diagnostic sérologique.
Par ailleurs, la Dengue « aime » les environnements urbains et péri urbains et contrairement aux autres espèces de moustiques, Aedes se nourrit principalement le jour.
L’homme étant le principal « réservoir » du virus (il sert de source de contamination pour les moustiques qui ne sont pas encore infectés, pendant une douzaine de jours après l’apparition des premiers symptômes), toutes les conditions sont réunies pour les épidémies en zones habitées...
1 seul mal, 100 noms différents
« Dengue », le terme médical aujourd’hui adopté par les langues françaises et anglaises (alors qu’il a existé jusqu’à une centaine de noms pour cette maladie), aurait deux origines possibles.
Le portugais « dengoso », signifiant « guindé » et le swahili « ki denga pepo », qui signifie « crampe soudaine causée par le démon ».
Les deux origines désignent en réalité un symptôme de la Dengue caractéristique : une façon de marcher « douloureuse », plié sur soi-même, due à des articulations extrêmement douloureuses.
La dengue est-elle mortelle ?
La Dengue de type hémorragique, la plus dangereuse, affiche un taux de mortalité de 2,5 %.
Existe-t-elle toujours ?
Active – Classée maladie réémergente en raison de sa progression importante et rapide.
Qu'est-ce qu'une maladie ré-émergente ?
Avec la globalisation de l’économie et l’augmentation des échanges des biens et des personnes, la Dengue se développe de plus en plus dans des environnements urbains, et provoque des épidémies de plus grande importance.
Qui plus est, la forme la plus sévère de la Dengue (Dengue hémorragique) se répand plus rapidement et plus largement que la Dengue classique.
Enfin, plusieurs pays et zones géographiques non tropicales, qui pensaient avoir éradiqué la maladie et l'avoir limitée aux cas importés, affichent désormais des cas autochtones...
La résurgence de la Dengue est due à une série de facteurs :
Cas déclarés
50 millions de cas par an dont 500 000 de Dengue hémorragique.
On estime que de nombreux cas de Dengue ne sont pas recensés, mais l’OMS pense que 350 à 400 millions de cas par an est une chiffre plus probable.
Y a-t-il encore des épidémies de dengue ?
Bien qu'on n'en entende parler que de manière ponctuelle (surtout à la saison des pluies et des infestations de moustique), la Dengue est toujours bel et bien présente.
Quelles sont les zones à risque de la Dengue ?
Les zones à risque de Dengue regroupent quelque 2,5 milliards de personnes, dans les zones tropicales et subtropicales endémiques.
Ce chiffre ne tient pas compte des zones dans lesquelles la Dengue est ré-émergente (zones tempérées)...
Combien de cas de dengue en France
(entre mai et décembre 2021) ?
Quels sont les symptômes de la Dengue ?
La Dengue est une maladie qui peut être difficile à reconnaître, car elle est multiforme, et que les malades ne manifestent pas tous les mêmes symptômes, certains même ne manifestent aucun symptôme ! Voici toutefois les principaux signes qui devraient alerter.
Les différents types de Dengue
- La Dengue « classique »
- La Dengue hémorragique, sévère et parfois mortelle
- La forme classique de la maladie Dengue est rarement fatale. Elle touche tous les âges de la population, y compris les nouveau-nés.
- La Dengue hémorragique est une complication qui peut être mortelle, en particulier à défaut d’accès précoce aux soins (le taux de mortalité passe alors de 1 % à 20 %).
Pour la communauté scientifique, la Dengue sévère serait apparue avec le phénomène des « anticorps facilitants » : les anticorps induits par une première infection (bénigne) auraient aggravé l’infection secondaire (devenue sévère).
Mais de nouveaux cycles viraux aggravés par les populations de singes, leur commerce intensif en direction des laboratoires et leurs écosystèmes bouleversés par l’urbanisation galopante auraient introduit des souches plus virulentes pour l’homme. Les origines de la Dengue sévère font toujours débat...
C’est la fragilité capillaire et la propension hémorragique du patient (état général de santé, système immunitaire également) qui vont déterminer ses chances dedévelopper une Dengue sévère.
Le projet européen Denfree, impliquant plusieurs équipes nationales et internationales et coordonné par l’Institut Pasteur, a permis de montrer que les profils géniques sont différents chez les patients selon que la Dengue est asymptomatique, bénigne, ou sévère.
Ensuite, il faut distinguer les 4 souches du virus de la Dengue :
- DEN-1
- DEN-2
- DEN-3
- DEN-4
L’immunité acquise suite à une infection à l’une des souches ne procure pas d’immunité aux autres.
Ce qui veut dire qu’une personne infectée par la Dengue, ayant acquis une immunité suite à la primo-infection, pourra l’être encore 3 fois. La conséquence de la Dengue qui infecte par plusieurs souches différentes est l’augmentation considérable du risque de développer une forme de Dengue sévère : la Dengue hémorragique.
DENGUE CLASSIQUE
Test du tourniquet
En situation de devoir fournir un diagnostic rapide sans sérologie, certains hôpitaux de campagne en zone endémique ont recours au Test du tourniquet.
Un brassard de tensiomètre est appliqué autour du bras du patient. Il est gonflé et maintenu ainsi pendant 5 minutes.
Le test est dit positif lorsqu’il entraîne l’apparition d’au moins 20 pétéchies (petites taches hémorragiques mineures de couleur rouge à violacée dues à l'infiltration de sang sous la peau ) dans une zone de 2,5 x 2,5 cm3.
À noter que ce test peut être faussé par les personnes avec une fragilité capillaire non liée à la Dengue ou en phase avancée de Dengue sévère.
C’est un test indicatif, mais dans tous les cas il conviendra de faire un diagnostic clinique et sanguin de la Dengue.
Comment soigner la Dengue ?
Il n’existe pas spécifiquement de traitement de maladie de la Dengue.
Seule une détection précoce et l’accès aux soins limitent les complications et la mortalité de la Dengue hémorragique.
1. Traitement symptomatique
- Sédatifs
- Paracétamol
- En cas de Dengue hémorragique, la condition de la survie est la perfusion de liquides (plasma, hémoglobine, etc.) au patient.
L’utilisation d’aspirine et de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens n’est pas recommandée. Ceux-ci pourraient faciliter ou accélérer la Dengue hémorragique et significativement aggraver la maladie.
2. Vaccin
Il n'existe pas à l'heure actuelle de vaccin contre la Dengue ayant reçu l'aval de l'ensemble de la communauté médicale. Plusieurs formules de vaccins sont en cours d’essais cliniques ou à des stades plus précoces de la recherche.
Un vaccin anti Dengue efficace devra être capable de protéger contre les 4 souches.
Par ailleurs, s’il était trop répandu, le vaccin pourrait en effet créer une résistance de l’arbovirus, et il faudrait repartir de zéro en recherche vaccinale.
Cas du vaccin Dengvaxia
En 2016, le vaccin Dengvaxia (CYD-TDV) et mis au point par Sanofi-Pasteur. Il est recommandé uniquement dans les zones géographiques épidémiologiques avec une forte charge de morbidité due à cette maladie.
Dengvaxia est plus un vaccin qui permet de diminuer les symptômes plutôt qu’une barrière absolue au virus.
Mais en 2017, les Philippines attribuent 14 décès d’enfants au Dengvaxia. Sanofi Pasteur nie le lien entre son vaccin et le décès des enfants, mais précise « Le risque accru de Dengue sévère pour la catégorie de personnes jamais infectées par la Dengue préalablement est de 2/1000 sur une durée de 5 ans ».
Que faut-il savoir sur le virus de la dengue ?
Les principales informations à retenir sur le virus, ses modes de transmission et le moustique qui la transmet.
Comment se protéger contre la Dengue ?
Le meilleur moyen de lutte contre la Dengue reste la lutte antivectorielle (lutte anti moustique) : signaler les cas immédiatement et accéder aux soins précoces (depuis 2007, en France, la Dengue est une maladie à déclaration obligatoire.) et surveiller les mouvements des populations de moustiques Aedes.
La prévention individuelle contre les piqûres de moustiques :
Le virus de la Dengue est-il contagieux ?
Non. Il n’y a pas de transmission naturelle interhumaine du virus. La contamination n’est possible que par piqûre d’un moustique Aedes femelle. Les malades de la Dengue ne sont pas contagieux. Toutefois une contamination par transfusion sanguine et greffe est possible. La transmission in utero n’a jamais été rapportée.
Les animaux peuvent-ils attraper la Dengue ?
Oui. Des études sont en cours pour déterminer si les animaux domestiques sont susceptibles de contracter la Dengue. Mais on sait avec certitude que, comme c’est souvent le cas pour les virus qui touchent les humains, la Dengue peut toucher les singes.
Peut-on attraper la Dengue plusieurs fois ?
Oui. Il existe 4 souches du virus. Tant que les 4 souches n’ont pas été contractées, on reste non immunisé aux souches restantes. Qui plus est, malheureusement, à chaque contamination secondaire de la Dengue, on multiplie les chances de développer une forme sévère de la maladie, potentiellement mortelle.
Comment reconnaître un moustique Aedes ?
Le moustique Aedes est-il susceptible de pondre ses œufs autour de chez moi ?
Oui :
- Dans n’importe quel déchet laissé à l’abandon
- Dans les réserves d’eau involontaires (coupelles de fleurs, arrosoirs, vasques de cimetière, arbres creux, seaux…)
- Dans les réservoirs d’eau, bassins ou abreuvoirs (les recouvrir d’une moustiquaire à la surface)
- Dans les piscines naturelles non chlorées (filtrer régulièrement)
- Dans les conteneurs de poubelles
- Dans les barques ou bateaux inutilisés
- Dans les pneus abandonnés
- Dans les gouttières et paraboles TV
- Etc.
Quels sont les répulsifs ou insecticides efficaces contre le moustique Aedes ?
Attention : des précautions d’emploi sont à respecter chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 30 mois. Il est conseillé d’appliquer le répulsif sur les vêtements et tissus de moustiquaire plutôt que directement sur la peau.
- Citriodiol (p-menthane 3,8-diol) : (30 à 50 %) à partir de 30 mois sauf si antécédents de convulsions.
- D.E.E.T (diéthyltoluamide) : 20 à 35 % de 30 mois à 12 ans sauf si antécédents de convulsions et 30 à 50 % pour les personnes de plus de 12 ans.
- IR3535 (N-butyl-N-acétyl-3-éthylaminopropionate) : 20 à 35 % à partir de 30 mois.
Attention, un répulsif seul ne suffira pas à vous protéger des moustiques.
Rappel : le site anti-moustique.net s'efforce de donner les meilleurs informations possibles sur des sujets médicaux. Cependant nous ne donnons pas de conseils médicaux. Un professionnel de santé est mieux à même de vous fournir un avis médical. Pour plus d’informations voir nos CGU.
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